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Vibrant hommage au Dr Jean Monnier

Mis en ligne le 09 février 2024

Élus, sapeurs-pompiers, personnels des services de secours, professionnels de santé et Brignolais sont venus rendre un vibrant hommage ce matin au Dr Jean Monnier. Accompagné du sous-préfet, Charbel Aboud, le maire, Didier Brémond, très ému, a rappelé l'engagement de celui qui fut premier magistrat de 1995 à 2001.

Lors de cet hommage rendu vendredi 9 février place Carami, nombreux ont été les Brignolais à venir saluer une dernière fois Jean Monnier et apporter leur soutien à son épouse, Monique et à ses enfants. Le sous-préfet, Charbel Aboud, le maire, dans un discours particulièrement émouvant, les élus mais aussi l'association Les Coquelicots de la Vie et les Tambourinaïres, ont témoigné par leur présence de l'attachement que la Ville lui porte.

L'hommage de Didier Brémond

"En nous retrouvant ici ce matin, je ne peux m’empêcher de repenser au lundi 10 juillet dernier. Ce jour-là, Jean fêtait ses 91 ans, mais surtout nous avions choisi avec sa famille cette date pour célébrer la dénomination du bâtiment des urgences de l’hôpital au nom du Dr Jean-Monnier. Cette dénomination, j’y tenais particulièrement car elle était la juste récompense d’une vie d’engagement au service des Brignolaises et des Brignolais, et notamment de leur hôpital, mais aussi parce qu’il me semblait légitime que Jean puisse assister à cette reconnaissance et non, comme cela se fait trop souvent malheureusement, à titre posthume.

Aujourd’hui, plus que jamais, je suis malgré la tristesse qui nous rassemble ce matin, heureux d’avoir pu lui faire ce dernier cadeau d’anniversaire.

Jean Monnier est en effet né un 10 juillet à La Seyne sur Mer. C’est en 1946 que ses parents viennent ici, en Provence verte. D’abord à Sainte-Anastasie où son papa s’occupera du moulin à farine. Devenu directeur des moulins de Paris, il sera par la suite pendant 35 ans, premier adjoint au maire de Brignoles.

Jean quant à lui a décidé d’embrasser les études de médecine. Ce sera donc santé militaire à Lyon, suivi d’un poste à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris, puis d’une affectation en Algérie, où il sera blessé. Rentré en métropole en 1962, il sera affecté à Rennes, puis enfin à Brignoles, au Camp Couderc de la sécurité civile qui accueille à l’époque le camp des objecteurs de conscience, où sa formation de psychiatre sera un plus afin d’aider dans les missions de l’armée d’alors.

À sa retraite militaire, il s’installe comme médecin généraliste rue Douzon et effectue des remplacements à l’hôpital ainsi qu’à la maternité où de nombreux petits Brignolais dont des agents de la ville naîtront grâce à lui ! Je rappelle qu’à l’époque la présence d’un gynécologue n’était pas obligatoire.  Il deviendra par la suite, en 1978, chef du service du V120, aujourd’hui dénommé La Source. Son investissement au sein de l’hôpital se poursuivra avec la création d’un service des urgences et du SMUR dans ces locaux qui n’en disposaient pas. Il y exercera là aussi les missions de chef de service de 1986 à 1993.

Parallèlement, il sera médecin des sapeurs-pompiers pendant plus d'une vingtaine d'année de 1972 à 1994 au sein du Centre de Secours Principal de Brignoles. Il a assuré un appui médical sur de nombreuses interventions avec un grand professionnalisme.

Reconnu de tous, celui dont l’indicatif radio à la caserne était alors "OSCAR Unité Brignoles", a également occupé pendant plusieurs années la fonction d'adjoint au médecin chef du Service de Santé du Service Départemental d'Incendie du Var, aux côtés du Dr Charles Prime.

En 1993, Jean prend sa retraite. Mais c’est sans compter qu’il y a la politique.

Élu Maire de Brignoles le 18 juin 1995, à la tête de la liste "Solidarité & Démocratie, Brignoles vous concerne", il sera, durant ses six ans de mandat, actif dans de multiples secteurs :

●      la création des Médiévales,

●      la création de la station d’épuration,

●      la mise en place des premières commissions extra-municipales,

●      la rénovation de l’école Jean-Jaurès,

●      l'agrandissement de la crèche du cœur de Ville,

●      la vente des premiers terrains de Nicopolis, dont il était convaincu, à juste titre, qu’elle serait une zone d’avenir,

●      et enfin, la création de la Médiathèque, ce magnifique outil culturel inauguré en 2000 et qui accueille aujourd’hui chaque semaine des centaines de Brignolais.

Médecin, pompier-volontaire, maire, trois activités distinctes, la médecine, le secourisme, la politique qui ont cependant toutes les trois un point commun : celui de l’amour des autres. On ne peut être médecin, on ne peut être pompier, a fortiori volontaire, on ne peut sûrement pas être maire, fonction ô combien prenante, si l’on n’aime pas les autres.

Jean aimait les autres et s’investissait dans ces missions avec cette passion et cette générosité spontanée, qui ne peuvent être feinte :

●      médecin au service de ses patients et des projets visionnaires qui marquèrent durablement notre territoire, et le marque encore aujourd’hui,

●      pompier volontaire auprès de qui il laisse un souvenir fort, malgré le temps qui passe. La présence importante et l’hommage des pompiers ce jour en est la preuve,

●      Maire enfin, au service des Brignolaises et des Brignolais auprès de qui il s’investissait, allant jusqu’à se faire confectionner des vêtements pour être en accord avec la thématique des mariages qu’il était invité à célébrer, ou encore en vaccinant en urgence les agents de la ville dans son bureau de maire.

Oui nombreux sont ceux qui m’ont évoqué régulièrement ses qualités, mais aussi les agréables souvenirs qu’ils avaient partagés ensemble. Sans oublier ceux vécus avec les Tambourinaires, où Jean s’est investi par amour pour la langue et la culture provençale, où son fils Frédéric a aujourd’hui un peu pris sa suite.

Mais au-delà de l’homme public, il y avait aussi l’époux, le père de Sylviane et Marie-Christine, puis de Frédéric, né de son union avec Monique, le beau-père de Françoise et Géraldine, le grand-père et l’arrière-grand-père, sans oublier le père spirituel enfin du Dr Aguhlon,

En effet, en 1981, alors jeune interne au V120 sous l'œil attentif de Jean, il entre dans la famille Monnier. Pierre se retrouvait beaucoup dans l’approche humaine et professionnelle de Jean en tant que médecin et il est devenu, je peux le dire, son fils spirituel. 

C’est donc tout naturellement que Pierre a pris la succession du cabinet médical de la rue Douzon, tout comme il a fait partie de la belle aventure des urgences contribuant ainsi à son développement et à la valorisation de l'hôpital de Brignoles.

Oui, Jean était un humanisme, de ceux qui le prouvent dans les actes et non simplement dans les mots, que ce soit dans sa vie publique comme dans sa vie privée.

Si je suis aujourd’hui son lointain successeur et s’il est légitime que la Ville rende un hommage républicain à celui qui en fut le maire pendant six ans, c’est avant tout pour moi un ami à qui je veux rendre hommage ce matin. Un ami avec qui je partageais l’amour de Brignoles, un ami qui n’avait pas eu peur, malgré nos parcours différents de joindre les mots aux actes en acceptant de figurer sur ma liste en 2020, aux côtés d’ailleurs de son prédécesseur Jacques Cestor, un autre ancien maire. Un ami avec qui j’aimais tout simplement bavarder et échanger et dont le parcours, l’expérience et la sagesse constituaient une richesse et un enseignement du quotidien.

Brignoles perd aujourd’hui l’un de ses anciens maires, beaucoup perdent un ami, un camarade, un collègue, un confrère, un proche, un père, un beau-père, un grand et arrière-grand-père et enfin, un époux.

Ma chère Monique, à toi qui t’investis aussi dans la vie associative brignolaise, toi qui a accompagné Jean avec amour et bienveillance tout au long de ces années et tout particulièrement ces derniers mois, entourés de vos enfants et petits-enfants, je veux aussi rendre hommage.

Vous êtes aujourd’hui une famille unie et soudée, avec vos enfants au sens large. Cette famille, vous l’avez construite au fil du temps avec Jean, et la solidarité qui prévaut entre vous, qui est je dois le dire, vue de l’extérieur, particulièrement touchante et dont j’ai eu encore la démonstration ces derniers jours, est aussi, peut-être l’une des plus belles démonstrations de l’humanisme de Jean et donc l’un des plus cadeaux qu’il a pu vous laisser.

Si je ne doute pas une seule seconde que vous soyez fiers de lui, il est des évidences qu’il est utile de rappeler et qui sont bonnes à entendre : oui vous pouviez être fiers de lui, de ce qu’il était, de ce qu’il a fait.

Moi-même, sur un plan politique comme personnel, je ne l’oublierai pas.

Brignoles ne l’oubliera pas."

 

 

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